Qu'est-ce que la contribution carbone volontaire ?

March 7, 2022

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Carbon neutrality
Ludovic Chatoux

Ludovic Chatoux

Ludovic Chatoux has worked for more than 6 years in strategy and investments in marketplaces. He is passionate about carbon markets and dedicated to the environmental transition.

Introduction : qu'est ce que la contribution carbone et la neutralité carbone

La contribution carbone, également appelée compensation carbone, consiste à mettre en place des projets de réduction ou de capture et de séquestration du carbone, créant ainsi des puits de carbone,  afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. La contribution carbone volontaire est un sujet complexe, parfois décrié, et pourtant un outil puissant pour financer les stratégies de neutralité carbone.

Parmi les initiatives favorisant la contribution carbone on peut soulever la Net Zéro Initiative : Projet développé par Carbone 4 en 2018. Il propose un référentiel qui « offre aux organisations une manière de décrire et d'organiser leur action climat en vue de maximiser leur contribution à la neutralité carbone mondiale. ».

Parmi les initiatives favorisant la contribution carbone on peut soulever la Net Zéro Initiative

Fort de notre connaissance du marché du crédit carbone volontaires, nous souhaitons vous en dire plus. Si nous sommes convaincus de sa nécessité pour la transition environnementale et ainsi atteindre la neutralité carbone on a également conscience des questions et doutes qu'il soulève.

Nous avons donc eu envie de vous partager quelques-unes des leçons que nous avons apprises en travaillant sur le sujet de contribution carbone depuis des mois. Dans cet article consacré à la neutralité carbone vous apprendrez :

  • Ce qui différencie les quotas carbone des crédits carbone volontaires, et pourquoi ces derniers sont essentiels à la transition environnementale
  • Les raisons de la mauvaise presse (justifiée) de la compensation carbone, liée au greenwashing
  • Ce qu'il y a derrière un mécanisme vertueux de contribution carbone

Si nous sommes convaincus de sa nécessité pour la transition environnementale et ainsi atteindre la neutralité carbone on a également conscience des questions et doutes qu'il soulève.

I. La différence entre quotas carbone régulés et crédits carbone volontaires

Le marché EU-ETS (pour Emissions Trading Scheme)

Les quotas carbone (EU-ETS) ont été créés en 2005 par l'Union Européenne pour réguler les émissions de gaz à effet de serre (GES) des installations industrielles de plus de 20MW, représentant environ 50% des émissions de l'UE et ainsi lutter contre le changement climatique. Concrètement, un plafond d'émissions de GES est imposé aux installations concernées, et les entreprises s'échangent des quotas carbone en fonction de leur niveau réel d'émissions par rapport à ce seuil : celles polluant moins que le plafond vendent des quotas à celles le dépassant, avec 1 quota correspondant à 1 tonne de CO2e à laquelle le mécanisme de marché de compensation carbone fixe un prix selon les variations d'offre et de demande.

Le marché des crédits carbone volontaires

La contribution carbone volontaire s'applique aux émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) « incompressibles » : celles que vous ne pouvez pas éviter. Elle n'est à envisager qu'après des efforts de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre ( GES) « à la source » et dans une volonté de « contribuer encore plus » aux efforts faits pour lutter contre le changement climatique.

Si ce mécanisme de compensation de carbone est mis en place vertueusement, en complément (non en remplacement) d'actions de réduction qui doivent être mises en œuvre avant tout dans l'entreprise, c'est un formidable catalyseur de la transition environnementale : il permet de financer le développement des solutions de réduction et de séquestration de GES requises pour lutter contre le réchauffement climatique.

Ce levier de contribution carbone est nécessaire pour combler ainsi une partie du trou béant d'investissements nécessaires à la transition environnementale (3500 milliards de $ requis par an à l'échelle mondiale selon le BCG, soit 6 fois les investissements actuels).

Ce levier de contribution carbone est nécessaire pour combler ainsi une partie du trou béant d'investissements nécessaires à la transition environnementale

Les entreprises achetant ces crédits carbone volontaires le font généralement dans le but d'agir sur leur empreinte environnementale et pour communiquer dessus. Cela doit être la quatrième étape d'une stratégie environnementale d'entreprise, et venir après

  • 1) la mesure de son empreinte (scopes 1 à 3)
  • 2) la fixation d'objectifs de réduction des émissions en ligne avec une trajectoire +1.5°C
  • 3) la réduction des émissions de GES sur l'ensemble des éléments où cela est possible.

II. La descente aux enfers de la compensation carbone

Le problème de la compensation carbone est qu'elle a souvent été mal utilisée, pour des projets parfois peu vérifiés, et à l'impact moindre.

En 2020 en France, près de 3/4 des crédits carbone achetés concernaient des projets forestiers, et plus de 90% provenaient de projets en Afrique, Amérique du Sud et Asie (alors même que l'enjeu de décarbonation concerne avant tout les économies les plus développées), pour une moyenne de prix du crédit carbone à 4.5€.

Qu'est ce qui est inquiétant derrière cela ?

1. Planter des arbres ne nous sauvera pas

Pour diverses raisons, les projets forestiers ne peuvent être la solution miracle du problème auquel notre société fait face :

2. Compenser à bas coût, et non réduire

Au-delà des arbres, le reproche principal fait aujourd'hui à la compensation carbone, de manière pertinente, est que de nombreuses entreprises l'utilisent à (très) mauvais escient.

  • En substitution d'actions de réduction : dans la bataille du budget des entreprises, il est tentant de se tourner vers l'achat de crédits carbone très peu onéreux (4.5€ par crédit carbone volontaire en 2020 en moyenne en France, alors que le prix réel d'une tonne de carbone devrait se diriger vers les 250€ selon la stratégie nationale bas carbone) plutôt que de s'attaquer au problème épineux et plus coûteux de transformer sa chaîne de production pour réduire effectivement ses propres émissions
  • Sans lien avec son activité et donc son empreinte environnementale : dans la majorité des cas, l'activité d'une entreprise n'a pas de lien avec la plantation d'arbres. Dès lors se pose la question pour toute entreprise : si j'achète des crédits carbone forestiers, ai-je réellement un impact là où je le devrais ? Nous avons notre idée, nous vous laissons vous faire la vôtre.
  • Pour détourner l'attention par une communication déceptive sur son impact environnementaljustement pointé du doigt par le chercheur Alain Karsenty

3. Un manque de transparence qui conduit à des scandales et un manque de confiance

Pour en finir avec les travers de la compensation carbone, et avant de finalement vous montrer la lumière au bout du tunnel, évoquer le sujet de la transparence nous semble important.

De nombreux intermédiaires se positionnent aujourd'hui sur la chaîne de la compensation entre un projet bas carbone et l'individu ou l'entreprise qui achète le crédit carbone : labels, mandataires, vérificateurs, brokers, et enfin vérificateurs de labels et de vérificateurs.

La conséquence de cette forêt d'intermédiaires ? Une importante perte de la valeur rétribuée au porteur de projet bas-carbone, d'abord, et une opacité terrible entre les deux extrêmes de la chaîne qui a pu conduire à de nombreuses fraudes et scandales, surtout. Conduisant in fine et à juste titre à une perte de confiance en ce mécanisme de crédits carbone volontaires.

III. Sortir des affres du greenwashing : redonner à la contribution carbone la place qu'elle requiert

C'est ce modèle que nous construisons avec Riverse, en s'appuyant sur des principes forts.

Nos entreprises clientes n'achètent des crédits carbone qu'en complément d'un bilan carbone et d'actions de réduction, pour avoir un impact sur les émissions résiduelles qu'elles ne contrôlent pas encore. Comment fait-on pour s'assurer de cela? En nous appuyant sur les méthodologies de référence sur ces sujets, telles que les normes ISOScience Based Targets, ou Bilan Carbone©

Des projets liés à l'activité, dans tous les secteurs à enjeux

La contribution prend selon nous tout son sens si elle est liée à l'activité de l'entreprise, visant à réduire indirectement son scope 3 d'émissions dans une logique d'insetting plutôt que d'offsetting. Si vos affaires impliquent par exemple du transport de marchandises, nous vous proposerons des projets visant à décarboner le fret maritime. Nous sélectionnons des solutions impactant dans les 7 secteurs à enjeux de la stratégie nationale bas carbone, et notre travail est de vous aiguiller vers celles qui sont les plus pertinentes pour vous.

Communiquer honnêtement‍

Nous poussons à nos clients des modules de communication complets sur l'ensemble de leur stratégie environnementale, afin d'engager honnêtement leur écosystème autour de leurs actions

La transparence

De nos méthodologies de certification à notre registre de transactions de crédits carbone, tout ce que nous faisons se fait de manière parfaitement transparente, pour restaurer la confiance en ce marché.

Le coût réel de la transition‍

Nos crédits carbone ont un prix qui reflète les efforts nécessaires au déploiement des solutions de la transition, dont l'intégralité est rétribuée à nos porteurs de projet pour maximiser leur impact. Pour les entreprises acheteuses, cela permet d'instaurer un juste coût du carbone sur leurs activités et d'ainsi se préparer pour le monde de demain. Nous nous rémunérons par une commission additionnelle au prix de vente, clairement communiquée

Respecter les six principes communs à tous les crédits carbone

Les crédits certifiés par Riverse sont mesurables, vérifiés par des tierces parties externes, additionnels, uniques, intègrent le risque de non permanence et comportent des co-bénéfices, tel que recommandé par l'ADEME et autres standards de référence internationaux.

Nous détaillerons prochainement dans un nouvel article les dessous de notre sélection de projets et de notre méthodologie de certification de crédits carbone, mais souhaitions aborder le sujet ici pour insister sur la mission que nous nous sommes fixée avec Riverse : rassembler entreprises et porteurs de projets bas-carbone, pour accélérer le financement et le déploiement de solutions à fort impact social et environnemental pour rendre notre société fortement durable.

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Ludovic Chatoux

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Ludovic Chatoux has worked for more than 6 years in strategy and investments in marketplaces. He is passionate about carbon markets and dedicated to the environmental transition.

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